Les experts consultés ont dans un premier temps formulé leur avis en renseignant un questionnaire élaboré
par le coordonnateur, portant sur trois volets :
- domaines et techniques d’application,
- limites,
- besoins en recherche.
Les réponses des experts au questionnaire ont été compilées par le coordonnateur, puis discutées, amendées
et complétées en réunion tenue à l’INSA le 23 mai, et enfin vérifiées et complétées par les experts par échange de méls au cours du mois de juin. Ce document présente la synthèse des avis collectés auprès des experts à l’issue de l’ensemble de la procédure.
L’avis des experts sur l’usage des biotechnologies pour le traitement des déchets, sols et sédiments pollués, est globalement positif, malgré un certain nombre de limites physico-chimiques, biologiques, technologies et économiques qui doivent en général être examinées au cas par cas.
Les experts ont le sentiment que les nouvelles biotechnologies ont un potentiel important que ce soit :
- dans de nouveaux domaines d’application (polluants métalliques, polluants organiques xénobiotiques),
- dans l’émergence de nouveaux outils (consortiums microbiens, phytoremédiation, association de plusieurs
procédés, etc…),
- dans une meilleure maîtrise des processus biologiques et des moyens techniques permettant de lever certaines des limites actuelles.
L’avenir des biotechnologies de traitement des déchets, sols et sédiments pollués sera directement lié à l’effort de recherche qui sera consenti pour développer de nouvelles technologies ou améliorer l’adaptation des technologies actuelles ou émergentes.
Des recherches portant sur l’étude du fonctionnement des consortiums microbiens (ou communautés microbiennes), apparaissent prioritaires car les consortiums microbiens sont jugées par les experts comme potentiellement beaucoup plus efficaces que les souches pures). Les points suivants devraient être abordés :
- Structuration et fonctionnement des consortiums microbiens (physiologie, régulations, …)
- potentiel métabolique,
- comportement dans des milieux complexes.
L’utilisation de micro-organismes exogènes (qui peuvent être ou non génétiquement modifiés, mutés ou adaptés) peut dans certains cas améliorer l’efficacité des traitements, mais des recherches sont nécessaires sur les procédures d’obtention des consortiums exogènes actifs ainsi que pour maîtriser leur introduction et leur devenir dans le milieu à traiter. Les techniques de biostimulation sont à l’heure actuelle à privilégier lorsque la flore indigène peut être efficacement stimulée. Des progrès technologiques sont cependant encore nécessaires pour mieux maîtriser les facteurs de stimulation (aération, mélangeage, molécules induisant spécifiquement les biocatalyseurs enzymatiques, etc…), ou réduire les limitations cinétiques liées à l’accessibilité des polluants (adsorption et diffusion dans les sols ou sédiments pollués, hydrolyse de substrats solides dans les déchets organiques).
Enfin, les experts jugent que l’application des biotechnologies pourra être améliorée :
- en recherchant des complémentarités entre différentes biotechnologies (par exemple phytoremédiation et biostimulation, ou association aérobiose/anaérobiose) ou entre biotechnologies et autres traitements,
- en développant des outils de suivi « en ligne » et in situ de paramètres fondamentaux (biocapteurs et sondes moléculaires pour l’analyse des polluants et le suivi des activités et des communautés microbiennes).
Date de publication : octobre 2003
Réalisation : LAEPSI - INSA de LYON
Référence : 02-0410/1A
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